Camille  

Camille

Opéra en trois actes

Musique : Michel Decoust
Livret : Philippe Bonzon

 
ACTE 1
Louise, la mère de Camille, a perdu prématurément son premier enfant: un fils prénommé Henri. Moins de deux ans après ce deuil, elle donne naissance à Camille qui, elle, n'était pas un garçon.

Entre Camille et sa mère règne une relation hautement conflictuelle. Sous l'emprise de forces qui les dépassent, les deux femmes sont empêchées de s'aimer. Tout dialogue authentique est impossible. Les mots échangés sont l'expression de leur attente, de leur blessure, de leur désapointement, l'une vis à vis de l'autre.
Surgissent les "Causeuses"*, quatre personnages oniriques dont les propos illustrent la nature universelle et classique de la relation mère-fill.
L'acte s'achève par une évocation de l'enfance en compagnie de sa soeur et de son frère dans l'atmosphère poétique de la forêt de Villeneuve et du Geyn.

ACTE 2
Camille Claudel et Auguste Rodin exercent le même art et s'influencent réciproquement. Ils sont amants depuis quelques années mais ne vivent pas ensemble.
Deux compagnes d'atelier de Camille évoquent la liaison tumultueuse de leur amie avec Rodin.
Camille, à maintes reprises, a menacé Rodin de le quitter. La relation entre les deux amants est faite de sommets et de gouffres. Camille attend un enfant dont elle ne veut pas. En elle, se déroule une lutte sur plusieurs fronts dont Rodin est impuissant à mesurer la véritable dimension.
Dans l'esprit de Camille tournent ses nostalgies, ses tourments, son angoisse de la mort (valse).
Camille libère son énergie vitale, ses pulsions réprimées, ses tensions intérieures, lors de soirées baroques** qu'elle donne dans son atelier. L'acte se termine par l'une de ces "fêtes".

ACTE 3
Camille Claudel et son frère Paul sont très proches l'un de l'autre. Ils le sont depuis l'enfance. Adultes, la vie les sépare souvent (Paul voyage à travers le monde) sans pour autant que la profondeur de leur lien en soit affectée.
Camille est au bord du désastre personnel. Elle témoigne de son désarroi lors du monologue qui ouvre l'acte. Le choeur (selon la forme "classique" du choeur de la tragédie grecque) expose, développe et intensifie la situation. Avant de s'absenter définitivement, Camille a un entretien avec son frère qui rentre, pour quelque temps de voyage. Elle l'interroge et veut qu'il parle de lui, alors même qu'elle ne peut s'échapper longtemps du drame personnel qu'elle vit. Paul raconte mais face à la souffrance de sa soeur et à l'évocation de leur enfance, il lui déclare l'amour qu'il a toujours éprouvé pour elle.
La fin de la pièce est entièrement consacrée au dialogue du choeur et des "Causeuses" tandis que la scène est peu à peu envahie par la lumière pâle qui surgit des yeux de la "Petite Châtelaine"*.
La chanson du "Violoniste aveugle"* conclue la représentation.

 
* Titre d'une oeuvre de Camille Claudel
** Morhardt évoquait "la cour des miracles"


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